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Mémoire prébudgétaire de la CTF/FCE – octobre 2024

| Action politique, Justice sociale

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) est une organisation nationale composée de 18 organisations membres et associées représentant plus de 365 000 enseignantes et enseignants des écoles publiques dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. En tant que fédération d’organisations de l’enseignement, la CTF/FCE promeut et appuie une éducation publique inclusive de qualité, financée par l’État, sous toutes ses formes. Elle défend l’enseignement comme profession et milite en faveur de l’octroi de ressources suffisantes, des droits des travailleurs et travailleuses, et de la justice sociale au Canada et dans le monde entier. 

Un soutien inédit aux services de santé mentale 

Les problèmes de santé mentale demeurent une préoccupation majeure pour les membres des organisations membres et associées de la CTF/FCE et contribuent à exacerber la crise de rétention et de recrutement qui touche le personnel de l’éducation publique. Il s’agit d’une constante qui compromet le bien-être des enseignantes et enseignants, des autres travailleurs et travailleuses du secteur de l’éducation, des élèves et de leur famille, et détériore les conditions de travail dans le milieu de l’enseignement. 

Les problèmes de santé mentale sont omniprésents au Canada. Divers facteurs, dont les effets persistants de la pandémie de COVID-19, ont entraîné une aggravation des troubles mentaux et des niveaux très alarmants d’itinérance et de dépendance. 

Le gouvernement du Canada a démontré sa volonté de s’attaquer résolument à la question en créant un ministère de la Santé mentale et des Dépendances, mais il faudra fournir de sérieux efforts de concertation en matière de financement pour transformer les soins de santé mentale au Canada. 

Par conséquent, nous demandons au gouvernement fédéral de s’engager à financer en permanence les soins de santé mentale au Canada dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé mentale, en commençant par une enveloppe de 4,5 milliards de dollars sur cinq ans. 

Un soutien continu au Programme national d’alimentation scolaire 

Dans son budget de 2024, le gouvernement fédéral s’est engagé à changer résolument les choses pour les familles canadiennes en instaurant le Programme national d’alimentation scolaire. 

Au cours de la dernière année, le Canada a déposé une Politique nationale d’alimentation scolaire et a commencé à signer des ententes avec les provinces et les territoires afin d’offrir une alimentation saine aux enfants de la maternelle à la 12e année dans tout le pays. La CTF/FCE se réjouit de ces avancées importantes et salue le travail mené jusqu’à présent par le gouvernement fédéral dans ce dossier crucial. La Fédération rappelle que le soutien de cette initiative doit se poursuivre. 

À mesure que des ententes sont signées avec les provinces et les territoires et que des programmes d’alimentation scolaire voient le jour, il est essentiel que le financement reste ciblé et stable à long terme pour assurer la réussite et la pérennité de ce programme qui améliorera la vie des familles canadiennes. 

Par conséquent, nous demandons au gouvernement fédéral de respecter les engagements pris dans son budget de 2024 en allouant à cette initiative la somme de 201 millions de dollars en 2025-2026, de 218 millions en 2026-2027, de 241 millions en 2027-2028, et de 261 millions en 2028-2029. 

Un soutien accru à l’apprentissage du français ou de l’anglais pour les personnes nouvellement arrivées au Canada 

Au cours des dernières années, le Canada a connu une hausse importante de l’immigration, et la CTF/FCE se félicite de voir que le gouvernement s’est engagé à accueillir plus de personnes seules et de familles au pays. La Fédération reconnaît par ailleurs le besoin d’accroître le soutien dans tous les domaines afin que toutes les personnes qui se sentent chez elles au Canada, qu’elles y résident ou non depuis longtemps, puissent recevoir les services nécessaires et jouir d’une bonne qualité de vie. En réponse à cette vague migratoire, il faut procéder à des investissements majeurs pour soutenir les élèves, de la maternelle à la 12e année, qui viennent d’arriver et qui résident aujourd’hui au Canada. 

La question du soutien aux personnes nouvellement arrivées soulève de plus en plus d’inquiétudes au pays, notamment en ce qui a trait à l’enseignement des langues officielles. La CTF/FCE demande au gouvernement fédéral d’accroître l’enveloppe octroyée à ses homologues provinciaux et territoriaux pour l’enseignement des langues officielles. En tant qu’organisation fièrement bilingue, la CTF/FCE reconnaît l’importance de favoriser la croissance et la protection des deux langues officielles du Canada. 

Par conséquent, nous demandons au gouvernement fédéral de fournir des fonds aux programmes d’anglais langue additionnelle (ALA) ou de français langue additionnelle (FLA) pour soutenir les élèves nouvellement arrivés au Canada en fonction du nombre d’immigrantes et immigrants admissibles aux programmes d’ALA et de FLA. La Fédération demande en outre un soutien aux programmes visant les élèves immigrants et réfugiés. 

Un soutien aux déplacements pour le personnel suppléant en éducation 

Les systèmes d’éducation canadiens connaissent une crise de recrutement et de rétention du personnel. On observe partout au pays une diminution des inscriptions dans les programmes universitaires de premier cycle en éducation, et près de la moitié des personnes diplômées cherchent du travail en dehors de ce domaine. Par ailleurs, de plus en plus d’enseignantes et enseignants d’expérience quittent prématurément la profession, et de nombreuses personnes en début de carrière se détournent de l’enseignement en raison de l’accroissement de la charge de travail, de la diminution de la rémunération et du recul de la reconnaissance sociale. 

Les salaires et les avantages sociaux du personnel enseignant et des travailleurs et travailleuses de l’éducation évoluent en fonction des conventions collectives négociées à l’échelle provinciale et territoriale, mais le gouvernement fédéral peut continuer à soutenir les membres du personnel de l’éducation par d’autres moyens, notamment en leur accordant des déductions fiscales pour alléger leurs contraintes financières. 

En subventionnant les déplacements des enseignantes et enseignants et des membres du personnel de l’éducation qui doivent parcourir de longues distances pour se rendre au travail, le gouvernement fédéral peut alléger les contraintes liées au coût de la vie pour ces personnes, et ainsi contribuer à résorber la crise de rétention et de recrutement qui sévit davantage dans les zones rurales et éloignées où il faut couvrir de grandes distances. 

Par conséquent, nous demandons au gouvernement fédéral de permettre aux membres du personnel de l’éducation à tous les niveaux, de la maternelle au niveau postsecondaire, qui travaillent sur une base journalière occasionnelle et ne reçoivent pas d’indemnité de déplacement de déduire de leur impôt annuel leurs frais de déplacement. 

La CTF/FCE

Fondée en 1920, la CTF/FCE est une alliance nationale d’organisations provinciales et territoriales de l’enseignement qui représentent plus de 365 000 membres du corps enseignant et autres travailleurs et travailleuses du secteur de l’éducation au Canada. Elle est également affiliée à l’Internationale de l’Éducation, qui représente plus de 32 millions d’éducateurs et éducatrices.

Contact avec les médias

Nika Quintao, directrice des Affaires publiques
Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE)
[email protected]   
Cell. : 613-688-4319

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