Les enseignantes et enseignants canadiens vivent une crise de santé mentale
Les derniers résultats d’un sondage pancanadien sur la santé mentale et le bien-être du personnel enseignant ont amené la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) à tirer la sonnette d’alarme sur la scène nationale. L’année scolaire a à peine commencé que les enseignantes et enseignants du pays sont déjà au bord de l’épuisement.
Le rapport est disponible ici.
Voix nationale de plus de 300 000 enseignantes et enseignants répartis dans les quatre coins du pays, la CTF/FCE a réalisé en octobre un sondage éclair sur la santé mentale du personnel enseignant auquel près de 14 000 membres de la profession ont répondu. Les résultats font état d’un degré insupportable de stress et d’anxiété, et de la difficulté de gérer toutes les exigences de l’enseignement en période de pandémie. Près de 70 % des répondantes et répondants se sont dits inquiets de leur santé mentale et de leur bien-être. Face à un nombre toujours grandissant de cas de COVID-19 et à la perspective d’un avenir très incertain, les enseignantes et enseignants doivent composer avec le risque de plus en plus élevé d’être infectés, et l’inquiétude qui vient avec, alors qu’ils poursuivent leur travail éducatif tout en veillant à la sécurité des élèves.
Ces difficultés auxquelles se heurtent le personnel enseignant et les autres travailleurs et travailleuses de l’éducation dans le contexte actuel ne menacent pas seulement les systèmes d’éducation du Canada mais aussi sa reprise économique. De fait, quand les écoles ferment et que les classes deviennent virtuelles, le nombre d’heures que les parents, en particulier les mères, peuvent consacrer au travail diminue fortement, ce qui se répercute sur le revenu de ces travailleurs et travailleuses, et donc sur l’économie en général.
Dès le début de la pandémie et tout au long de la crise sanitaire et économique qui a suivi et qui a exacerbé les iniquités, la CTF/FCE a exercé de fortes pressions pour que les écoles publiques financées par l’État rouvrent et restent ouvertes en toute sécurité et de manière durable. C’est l’avenir de nos enfants et du pays qui en dépend.
Toutefois, comme bon nombre de provinces ou territoires ont ignoré les suggestions que la CTF/FCE avait faites en août dernier pour assurer un retour sécuritaire à l’école, la responsabilité d’organiser et de continuer d’assurer la sécurité des élèves et du personnel scolaire a reposé largement sur les épaules des enseignantes et enseignants, du personnel de soutien et des administrateurs et administratrices. Selon les résultats du sondage de la CTF/FCE, « [i]l faut de multiples couches de soutien, au niveau de l’école, du conseil ou de la commission scolaire, et du Ministère, premièrement pour écouter et reconnaître les problèmes et deuxièmement pour procéder aux changements requis en vue d’atténuer les effets de l’augmentation de la charge de travail et des exigences professionnelles qui pèsent sur le personnel enseignant ».
Pour parer sans plus tarder à la détérioration de la santé mentale des enseignantes et enseignants, la CTF/FCE suggère que les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral prennent immédiatement les mesures suivantes : 1) qu’ils affectent plus de ressources à des services de santé mentale adaptés aux facteurs de stress particuliers du personnel enseignant et des autres travailleurs et travailleuses en première ligne; 2) qu’ils appliquent dans les écoles les directives de santé et de sécurité déjà adoptées ailleurs, dont l’obligation de porter le masque et de pratiquer l’éloignement physique; et 3) qu’ils consultent les enseignantes et enseignants, dont l’expérience comme intervenantes et intervenants aux premières lignes guiderait de manière fondamentale l’élaboration des politiques.
La pandémie n’a fait qu’exacerber le manque de financement et de ressources auquel se heurtait déjà l’éducation publique financée par l’État. Si le Canada croit vraiment au principe d’un enseignement et d’un apprentissage de qualité pour tous et toutes, alors il doit dès maintenant renouveler ses efforts pour hisser nos systèmes d’éducation au rang des systèmes les meilleurs et les plus sûrs du monde.
La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants
Fondée en 1920, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants est la voix nationale de la profession enseignante. Alliance nationale d’organisations provinciales et territoriales de l’enseignement, elle représente plus de 300 000 enseignantes et enseignants des écoles élémentaires et secondaires au Canada.
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Andrew King
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