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Penser mondialement, agir mondialement

| Développement international, Justice sociale

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE-CTF) et ses organisations Membres ont fait de la sécurité dans les écoles une priorité. De même, les ministères de l’Éducation de la plupart sinon de la totalité des provinces et territoires ont investi dans les programmes d’études et l’apprentissage professionnel afin de favoriser la sécurité et le bien-être à l’école. Des politiques, des protocoles et des programmes ont été élaborés pour que nos milieux d’apprentissage soient autant que possible exempts de risque. Bon nombre des articles du présent numéro de Perspectives font d’ailleurs ressortir l’important travail accompli et les grands progrès réalisés en la matière au Canada. Ce dont on est moins au courant, c’est que la FCE-CTF, par l’intermédiaire de son Programme de coopération internationale et de justice sociale et en collaboration avec ses partenaires d’outre-mer, défend activement le concept d’école sécuritaire dans le monde entier.

Bien qu’il reste du travail à faire au Canada — et que les technologies amènent de nouveaux défis susceptibles de compromettre la sécurité des élèves, des membres du personnel enseignant et des autres intervenantes et intervenants scolaires —, les menaces dans un grand nombre des pays avec lesquels nous travaillons sont presque inimaginables. La dignité humaine et le droit même à l’éducation sont compromis par les obstacles physiques, sociaux et psychologiques que les élèves rencontrent sur le chemin de l’école et à l’école même.

Une étude a révélé que près de 78 % des élèves des écoles primaires en Ouganda affirment avoir subi de la violence sexuelle à l’école. Dans les écoles ougandaises, les filles sont fréquemment victimes de violence fondée sur le sexe et d’agressions sexuelles. Sans parler du manque d’installations sanitaires, cela montre clairement que les écoles sont loin d’être des lieux sûrs pour les filles dans ce pays. Le programme Action enseignante pour les filles que la FCE-CTF a lancé en 2003 en collaboration avec le Uganda National Teachers’ Union (UNATU) a été sélectionné par les Nations Unies en tant que modèle de pratique exemplaire en faveur de l’éducation des filles. Ce programme avait notamment pour but d’offrir aux enseignantes et enseignants la formation dont ils avaient besoin pour devenir des protectrices et protecteurs, et de montrer aux filles comment se défendre. Et le programme porte fruits. En effet, dans les écoles où le programme a été mis en œuvre et où le personnel enseignant a donc reçu de la formation, les filles sont maintenant plus nombreuses à se rendre régulièrement à l’école. Les principes du programme ont également été adoptés par la Fédération des Syndicats de l’Éducation Nationale (FESEN), au Togo, dont les membres, qui sont aussi nos partenaires, ont fait connaître leur histoire par l’intermédiaire du réseau régional africain et l’Internationale de l’Éducation.

En Sierra Leone, les projets menés dans le cadre de l’Action enseignante pour la paix ont pour but de créer des écoles pacifiques dans le contexte de leurs communautés. La guerre est finie, mais les élèves de ce pays ont quand même grandi dans un climat de conflit. Pour eux, le châtiment corporel et la violence physique et psychologique sont normaux. L’Action enseignante pour la paix a donc d’abord mis l’accent sur l’essentiel : expliquer la paix aux enfants. Des modules ont été conçus sur la notion de paix, la prévention de la violence, la résolution des conflits, la communication, les droits de la personne et l’égalité des sexes. La FCE-CTF a travaillé à l’élaboration des modules en collaboration avec le Sierra Leone Teachers’ Union avec qui elle a animé des ateliers destinés au personnel enseignant et mobilisé les communautés en faveur de la création de milieux scolaires plus sécuritaires, plus bienveillants et plus pacifiques.

En plus des projets spéciaux présentés ci-dessus, la FCE-CTF envoie chaque été des enseignantes et enseignants canadiens dans différents pays d’Afrique et des Caraïbes dans le cadre de son Projet outre‑mer (PO). Parrainés par les organisations Membres de la FCE-CTF, les enseignantes et enseignants participants se rendent dans ces pays pour y donner des ateliers de perfectionnement professionnel en collaboration avec des organisations partenaires de la FCE-CTF. Bien que le PO offre principalement des cours de formation en poste fondés sur le programme d’études, il met aussi beaucoup l’accent sur une pédagogie centrée sur l’enfant et ouverte à la diversité sous toutes ses formes, contribuant ainsi à la création de milieux d’apprentissage sécuritaires et bienveillants.

Si le vieil adage « penser mondialement, agir localement » a du mérite, la FCE-CTF va encore plus loin et encourage à penser et à agir tant localement que mondialement.

Si vous désirez en apprendre davantage au sujet du Programme de coopération internationale et de justice sociale de la FCE-CTF, veuillez communiquer avec nous ou cliquer ici.


Beverley Park est une agente du Programme de coopération internationale et de justice sociale de la FCE-CTF.

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