L’ONU demande que le Canada nomme une personne pour représenter les enfants et les jeunes à l’échelon fédéral
La Commission de la santé mentale du Canada présente sur son site quelques faits troublants sur la santé mentale au Canada. En voici quelques-uns :
- Chaque année, une personne sur cinq au Canada est aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale, ce qui représente des coûts de plus de 50 milliards de dollars pour l’économie;
- Seule une personne sur trois ayant un trouble mental ou une maladie mentale — et aussi peu qu’un enfant ou un jeune sur quatre — dit avoir cherché et obtenu des services et des traitements;
- Sur les 4 000 Canadiens et Canadiennes qui se donnent la mort chaque année, la plupart étaient aux prises avec un trouble mental ou une maladie mentale;
- Jusqu’à 70 % des jeunes adultes qui ont un trouble mental déclarent que les symptômes ont commencé à se manifester durant l’enfance;
- Les enfants qui ont un trouble mental sont plus susceptibles d’être atteints d’un trouble mental ou d’une maladie mentale à l’adolescence et à l’âge adulte.
Les quelques statistiques ci-dessus dressent un sombre portrait de la situation dans laquelle se trouvent les personnes qui ont une maladie mentale ou celles qui veulent leur apporter un soutien. Dans ce contexte, on ne sera pas étonné d’apprendre que, pour les enseignantes et enseignants, le programme d’action politique de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) doit, au premier chef, contribuer à l’amélioration des services aux enfants et aux jeunes qui leur sont confiés.
Dans ce contexte, on ne sera pas étonné d’apprendre que, pour les enseignantes et enseignants, le programme d’action politique de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) doit, au premier chef, contribuer à l’amélioration des services aux enfants et aux jeunes qui leur sont confiés.
Les enseignantes et enseignants reconnaissent la nécessité de continuer et d’élargir le débat sur la maladie et la santé mentales chez les enfants et les jeunes afin de sensibiliser la population à ces questions et de réduire, voire d’éliminer, la stigmatisation, qui est si dommageable. Bien que les membres du personnel enseignant estiment qu’ils font partie de la solution, ils ne peuvent manifestement pas agir sans soutien. (Voir l’article « Perspectives du personnel enseignant sur la santé mentale des élèves dans les écoles canadiennes ».)
Le gouvernement fédéral est en mesure de donner l’élan et d’appuyer les écoles dans leurs efforts de promotion de la santé mentale, de prévention et d’intervention auprès des jeunes et des enfants, en plus de veiller à ce que les services de santé mentale soient à la fois complets et accessibles, comme le prévoit la Loi canadienne sur la santé.
À l’automne 2012, en commentant les progrès du Canada face à son engagement en vertu des traités, le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies :
[s’est dit] préoccupé par le fait que la coordination globale de la mise en œuvre de la Convention, confiée au Groupe de travail interministériel sur les droits de l’enfant (2007), n’a pas été réellement mise en pratique. En outre, il [a pris] note des problèmes posés par le système fédéral de l’État partie et s’inquiète de ce que l’absence de coordination globale se traduise par des disparités importantes dans la mise en œuvre de la Convention dans les provinces et territoires de l’État partie1.
En outre, même si, comme l’a noté le Comité, bon nombre de provinces et de territoires ont une médiatrice ou un médiateur chargé de la protection des enfants, le Canada n’a personne qui joue ce rôle de manière indépendante à l’échelon fédéral.
La FCE a exercé des pressions et continue de le faire pour que soit créé un commissariat fédéral à l’enfance et à la jeunesse.
Le Comité a demandé au Canada de créer « un organe de coordination pour la mise en œuvre de la Convention et de la stratégie nationale » et de « prendre les mesures nécessaires pour mettre en place un médiateur fédéral pour les enfants […] pour garantir une surveillance globale et systématique de tous les droits des enfants au niveau fédéral »2.
La FCE a exercé des pressions et continue de le faire pour que soit créé un commissariat fédéral à l’enfance et à la jeunesse (voir le document Information à l’intention des parlementaires, PDF – 4,81 Mo). L’une des tâches de ce commissariat pourrait être de protéger les droits des enfants en veillant à ce qu’un projet de loi fédéral soit élaboré pour encadrer l’engagement du Canada à l’égard de ces droits. Pour ce qui est des services de santé mentale, le commissariat pourrait s’assurer, par exemple, qu’à l’occasion de la renégociation de l’Accord canadien sur la santé, les droits des enfants et des jeunes seront pris en considération.
Le Canada doit de nouveau rendre compte de ses progrès au Comité des droits de l’enfant des Nations Unies en juillet 2018. Il revient à chacun de nous de veiller à ce que notre pays respecte ses obligations. Faites savoir à votre députée ou député que vous attendez du Canada qu’il protège les personnes les plus vulnérables de notre société, en particulier les enfants que nous accueillons jour après jour dans nos classes.